Kawtar Boulagouaz

Kawtar Boulagouaz

Master Mathématiques et applications parcours mathématiques de l’information, Cryptographie, diplômée en 2018

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser en cybersécurité ?

Au départ c’est le côté mathématique (algébrique) de la cryptographie qui m’a motivé à faire de la sécurité. L’idée que la majorité de nos transactions numériques effectuées au quotidien repose principalement sur l’utilisation de certaines structures algébriques me fascinait, et je voulais absolument comprendre comment ça marche !

Quels ont été les temps forts de vos études ?

Les temps forts de mes études ont été tout d’abord les cours d’algèbre, sans le moindre doute, car c’est une matière que j’aimais énormément.

Des professeurs compétents ensuite, passionnés par leurs matières et qui savaient nous transmettre cette passion : mon professeur de mathématiques en terminal, mon professeur d’analyse numérique à l’Université de Tours, mon tuteur de stage à STMicroelectronics. J’ai beaucoup apprécié mes échanges avec mon responsable de master M. Sylvain Duquesne, qui a pris le temps, à plusieurs reprises, de discuter de mon parcours pour m’orienter le mieux possible.

Enfin et avec le recul, je pense aux moments de doute et de fatigue aussi, qui m’ont permis de me poser les bonnes questions au bon moment.

Quels bénéfices avez-vous tirés de votre stage ?

J’ai effectué mon stage de fin d’étude à STMicroelectronics, mon sujet de stage portait sur le Secure Boot ainsi que sur les performances cryptographiques. Au départ je n’avais pas la moindre idée de ce que c’était.

Mon stage a donc été donc une introduction au monde des systèmes embarqués et une occasion de comprendre concrètement comment sont utilisés les algorithmes cryptographiques sur une carte électronique.

A la fin de mon stage je savais que je voulais orienter ma carrière vers ce domaine. J’étais plus confiante et je disposais de la forte conviction qu’on peut tout apprendre si on y met de la volonté.

Quel métier exercez-vous aujourd’hui ?

Aujourd’hui je suis Ingénieur Sécurité Logiciel chez NXP Semiconductors à Sophia Antipolis, près de Nice. Je travaille en grande partie sur :

  • La conception et développement de logiciels mettant en œuvre diverses fonctionnalités liées à la cryptographie pour les produits NXP.
  • L’identifications des faiblesses potentielles, tout en améliorant le code en utilisant des techniques de codage sécurisées.
  • L’utilisation du silicium ainsi que des véhicules d’émulation pour le développement des tests.

Était-ce facile de trouver un emploi ?

J’ai trouvé mon premier travail après un mois de recherche active. J’ai été contacté par une SSII (qui a vu mon CV sur le site de l’Apec) et après plusieurs entretiens j’ai été embauchée.

Qu’est-ce qui vous passionne dans la cybersécurité ?

En pratique, un logiciel puissant et très fiable est amené à s’exécuter sur un produit à un moment donner. Il faut donc savoir gérer la taille du Software en fonction de la mémoire dont le produit dispose, comprendre le fonctionnement du Hardware et identifier comment modifier le code en cas de bugs.

Ce qui me passionne particulièrement c’est cette combinaison de l’aspect Software et Hardware pour assurer la sécurité des produits qu’on utilise quotidiennement. On peut avoir le Software le plus fiable qui tourne sur un téléphone, si l’aspect Hardware ne l’est pas autant, l’attaquant trouvera toujours un moyen de vous surprendre.

Quelles sont vos ambitions de carrière professionnelle ?

Je suis encore en phase d’apprentissage, je veux m’améliorer en programmation et mieux comprendre les architectures Hardware des produits que j’utilise dans le cadre de mon travail. A long terme, j’aimerais bien faire du management.

Avez-vous un conseil à donner aux étudiants ?

La facilité vous mènera toujours quelque part mais rarement là ou vous voudrez aller. Les études c’est du travail, et une carrière professionnelle également. Pour réussir, il vous faudra aimer ce que vous faites et savoir le faire à votre manière.

Les compétences techniques sont votre plus grand atout, mais il vous faudra aussi apprendre à travailler en groupe, à écouter les autres, à vous faire entendre quand l’occasion se présente, à accepter qu’il y ait des choses que vous ne connaissez pas et que vous avez énormément à apprendre.

Quelquefois c’est difficile, parfois on ne se croit pas capable et d’autres fois on a des doutes. Mais en fin de compte, si vous aimez ce que vous faites, vous trouverez toujours des solutions là ou vous vous y attendez le moins.

Il faut y croire jusqu’au bout.

Interview réalisée en 2021.

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